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Mort de Maurane Par Gilles Renault — 8 mai 2018 à 12:21

Posté: mar. 8 mai 2018 13:47
par JiDé
Mort de Maurane
Par Gilles Renault — 8 mai 2018 à 12:21
La chanteuse belge connue pour sa voix puissante et grave a été retrouvée morte, lundi 7 mai au soir. Elle avait 57 ans.

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Maurane aux Victoires de la musique, au Zénith de Paris, en mars 2010. Photo Lionel Bonaventure. AFP

Une certaine idée de la musique populaire francophone des années 1980-90 s’évanouit avec l’annonce de la disparition de la Belge Maurane, contemporaine des Lara Fabian, Fabienne Thibeault et autres Liane Foly, avec qui elle occupait la case souvent aisément raillée des chanteuses dites à voix. Lundi, en début de soirée, Maurane a été retrouvée sans vie dans son lit, à son domicile de Schaerbeek. Le magistrat du parquet de Bruxelles a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire, tout en précisant que la mort n’était «pas considérée comme suspecte par l’intervention d’un tiers». La veille, elle était enfin remontée sur scène, après deux années d’interruption consécutive à des problèmes de cordes vocales, auxquels s’ajoutait un mal de dos tenace qui l’empêchait de rester longtemps debout.

Maurane préparait pour l’automne 2018 un album hommage à Jacques Brel, qu’une tournée devait valider au printemps 2019. Or, c’est précisément en rendant déjà hommage à l’icône belge ultime que sa compatriote avait mis le pied à l’étrier, en participant en 1979 au spectacle «Jacques Brel en mille temps», au côté de Philippe Lafontaine et de Pierre Barouh. C’est d’ailleurs sous le fameux label de ce dernier, Saravah, que vont sortir les premiers 45 tours de la fille de Guy-Philippe Luypaerts, directeur de l’académie de musique de Verviers, et de Jeannie Patureaux, professeure de piano.

Variété jazzy

Très vite, cependant, la carrière de Claudine Luypaerts – qui s’est choisi le pseudo de Claude Maurane, puis Maurane tout court, en référence au metteur en scène, Francis Morane – oblique vers la voie rapide d’une variété à laquelle elle s’efforce d’apporter une inflexion parfois jazzy. En 1988, Michel Berger lui confie le rôle de Marie-Jeanne dans la deuxième mouture de la comédie musicale Starmania, qui entérine une période faste située au tournant des années 1980-90 avec les albums Maurane et Ami ou ennemi. «Toutes les mamas», «Ça casse» ou «Sur un prélude de Bach» passent régulièrement en radio et sa notoriété est entretenue ensuite par une foultitude de reprises («L’hymne à l’amour» d’Edith Piaf, «Armstrong» de Claude Nougaro, «Bridge over Troubled Water» de Simon and Garfunkel) et de duos (Michel Legrand, Michel Fugain, Christophe Willem…) prétextes à diverses apparitions à la télé, ainsi que par la participation, à partir de 2012, au jury du télécrochet Nouvelle Star sur D8, avec André Manoukian et le chanteur Sinclair.

En 2014, sa chanson (composée et écrite par Daran) «Trop forte», qui donnera aussi le titre d’une biographie publiée l’année d’après, permet à Maurane – «égérie» des campagnes publicitaires Weight Watchers – d’évoquer un certain mal être consécutif à l’embonpoint : «Jai connu toutes les appellations contrôlées / Dès la cour de récréation / Ça trempe le caractère / La bonhomie des gros / c’est rien que de la colère / Stockée sous la peau / Sous la peau».

Dix albums solo

Régulièrement impliquée sur le versant caritatif, la Bruxelloise apparaitra au générique de l’association Sol en Si (Solidarité enfant sida), des Enfoirés (pour les Restos du cœur), et, avec Jacques Higelin, du projet Baltimore visant à soutenir rien moins que les otages du monde entier.

Maurane laisse derrière elle dix albums solo, une fille, Lou, née d’une union assez brève avec le chanteur Pablo Villafranca, et des amis éplorés, dont Lara Fabian, réagissant à chaud sur les réseaux sociaux : «Je suis assise ici dans mon petit bureau tout blanc à Montréal, je ne veux pas réaliser que tu n’es plus… je ne peux pas… je me dis que tu vas appeler et m’engueuler parce qu’on ne se voit pas assez… Mais la vie… Mais cette putain de vie !!!»

ImageGilles Renault