Émile Waldteufel (1837 - 1915)
Musicien officiel du second Empire
Issu d'une lignée de musiciens, Émile Waldteufel est un compositeur français, né à Strasbourg le 9 décembre 1837 et mort le 12 février 1915 à Paris.
Le Johann Strauss français ! Aujourd'hui oublié (son nom tout au moins), ses valses restent célèbre, reprises même par des accordéonistes tel André Verchuren ou Yvette Horner.
Le jeune Émile grandit sous le règne de Louis-Philippe. Il apprit tout d'abord le piano avec sa mère Flora. Puis, en décembre 1844, la famille décida de tenter sa chance à Paris. En effet, le frère d'Émile, Léon, venait d'être admis au conservatoire, et Lazare nommé chef d'orchestre des bals du Jardin d'hiver et du Bal Mabille. Le petit Émile avait alors sept ans. La famille s'établit dans le quartier du bas de Montmartre où Émile Waldteufel résida par la suite toute sa vie.
En 1853, Émile Waldteufel entra au conservatoire pour étudier le piano. Là, il eut deux éminents condisciples dont il devint le collègue et l'ami : Jules Massenet (Thaïs), qui resta toujours un ardent défenseur d'Émile Waldteufel, et Georges Bizet (Carmen). Or, en cette même année 1853, l'empereur Napoléon III épousa la comtesse espagnole Eugénie de Téba. Mais Émile Waldteufel ne savait pas encore quelle importance capitale cet événement allait avoir pour lui.
Malheureusement, la vie étant difficile pour les Waldteufel, Émile dut bientôt interrompre ses études au conservatoire. Il devint démonstrateur pour une firme de pianos du nom de Scholtus (aujourd'hui disparue), puis il donna des leçons de piano. Par bonheur, il fit aussi la connaissance de Prosper Mérimée (la dictée, Carmen), et celui-ci introduisit Émile Waldteufel à la cour. Charles Gounod (Faust) entendit aussi sa toute première valse intitulée Joies et Peines (1859, dédiée à la comtesse de Loewenthal) et en fit grand éloge, ce qui poussa Émile Waldteufel auprès de Napoléon III. Cette très jolie valse resta d'ailleurs la préférée du musicien.
L'empereur Napoléon III se prit rapidement de goût pour un petit port de pêcheurs du sud-ouest de la France, le village de Biarritz, dont il fit bientôt la résidence d'été de la cour. S'y rendant une première fois en 1854 avec sa jeune épouse, l'Empereur décida d'y faire construire la villa Eugénie dont il confia la réalisation à l'architecte Durand. Dès lors le couple impérial n'eut de cesse de se rendre chaque été à Biarritz (à l'exception de 1860 et 1864), et Émile Waldteufel y accompagna la cour chaque année.
Les Tuileries, Compiègne en automne, Biarritz l'été, c'est une gloire certaine, mais pas la popularité. D'autant qu'en 1870, tout ce petit monde va s'écrouler. C'est le prince de Galles qui devait remarquer, en 1874, une des valses du compositeur,
Manolo , lors d'une soirée parisienne en son honneur : une dédicace au futur Édouard VII et, à Londres, l'Alsacien était lancé. Idole à Londres, Waldteufel le devient vite en Europe. Mais ce casanier refusait de voyager. Lui offrait-on l'inauguration des concerts du casino de New York ? il refusait d'y aller. Le réclamait-on à Londres ? il attendit 1885 pour s'y rendre. Berlin attendra 1888 !
Il devint chef d'orchestre des bals de la présidence à l’Élisée et, après Johann Strauss et Olivier Metra, chef des bals de l'opéra. Quand il s'éteint, le 12 février 1915, ce sera, hélas, sans revoir Strasbourg rendu à la France et, dans ce conflit qui marquera le déclin définitif de la valse, il était l'un des plus heureux chantres.
Amour et Printemps (valse)
VIDEO
Les Patineurs (valse)
VIDEO
Bella Bocca (polka)
VIDEO
Grande Vitesse (galop)
VIDEO
La composition de "españa est de Emmanuel Chabrier, mais l'arrangement en valse est de Waldteufel.
España (valse)
VIDEO
Estudiantina (valse)
VIDEO